Le Quai d’Orsay a annoncé ce matin le rapatriement dans la métropole de 15 femmes détenues dans des camps syriens. Âgées de 19 à 56 ans, ces femmes seront conduites aux autorités judiciaires tandis que les mineurs seront confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE).
L’annonce s’est fait connaître ce matin. Quinze femmes et 32 enfants retenus prisonniers dans des camps de détention djihadistes ont été rapatriés en France métropolitaine a annoncé le ministère de l’Intérieur. « Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médico-social », commente le Quai d’Orsay. « Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes ». Parmi ces 15 femmes, 8 étaient visées par un mandat de recherche, selon le Parquet national anti-terroriste (PNAT) ; celles-ci ont été placées en garde à vue dès leur arrivée en France.
Plus de 10.000 femmes et enfants seraient encore retenus dans des camps djihadistes selon l’agence Reuters.
crédit : Sadak Souici / Le Pictorium
Cette mesure de rapatriement collectif est la première de l’année 2023 et la troisième en six mois. Elle confirme la rupture de la politique « au cas par cas » entamée par le Gouvernement jusqu’à l'été 2022.
La France déjà pointée du doigt
L’Etat français « avait déjà été condamné en 2022 par le Comité des droits de l’enfant puis [par] la Cour européenne des droits de l’homme pour son manque d’action dans le retour de femmes et de mineurs », relate un article de Libération. En effet, la France a un devoir de protection sur les femmes et les enfants détenus en Syrie. Par un manque de mesures visant à leur rapatriement, le pays avait été sanctionné par les institutions européennes l’année dernière. Celles-ci estimaient que l’État français violait la Convention contre la torture adoptée par les Nations unies en 1984.
Anouk Thebaud
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