Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a rendu publics ce lundi 23 janvier 2023, un rapport sur l’état du sexisme en France en plein quinquennat d’Emmanuel Macron pour qui le droit des femmes serait la "grande cause du quinquennat".
Source : BFMTV
Le HCE base son rapport sur “les derniers chiffres officiels et sur les résultats du baromètre réalisé par l’institut Viavoice auprès de 2500 personnes représentatives”. Au-delà des chiffres plus qu’alarmants quant aux rapports sexuels non-consentis, il est abordé le rapport de force entre l’homme et la femme, le rapport de la société à la masculinité. Les manifestations de violences, mais pas seulement. Le rapport met en exergue la perception fortuite de la femme au sein de la société et c’est d’ailleurs 80 % d’entre elles qui “estiment être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe”. Le président Emmanuel Macron avait déclaré ce fait de société comme une grande cause nationale du quinquennat.
Des chiffres contredisent le président.
Lors du Forum Génération Égalité, quand 40 milliards ont été investis, de nouveaux espoirs sont nés. Et dans un discours énoncé directement à l’Élysée “les premières mesures gouvernementales qui porteront sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes”. Ces dernières passent par trois points essentiels pour le candidat : l’éducation, l'accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes et la répression des auteurs.
Le premier point vise à “déconstruire les représentations sexistes dès le plus jeune âge” et pourtant, c'est toujours parmi les hommes de 25 à 34 ans, près d’un quart estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. Dans le rapport, en se basant sur les chiffres, le HCE peut affirmer que “le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent, et les jeunes générations sont les plus touchées”. Malgré les sensibilisations, ce type de mentalité reste foncièrement ancré.
Il a vocation également à "sceller un pacte de l’égalité" avec les publicitaires, industries de la mode et du jeu vidéo. Alors que les stéréotypes, les clichés sont toujours banalisés, aussi bien dans les publicités, que les jeux vidéo, et ce, de manière omniprésente sans réel progrès notable.
Le second met un point d’honneur à permettre aux victimes de se reposer sur le système. Et il est intrinsèquement lié au dernier point concernant la répression des auteurs des violences sexistes. On observe d’ailleurs une baisse du chiffre des femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, certainement grâce à la mise en place du 3 919, le numéro dédié aux femmes victimes de violence. Et c’est relevé dès l’introduction du rapport 2023 : “Malgré des avancées incontestables en matière de droits des femmes, la situation est alarmante”. Surtout depuis la pandémie mondiale et le confinement, où les chiffres concernant les violences conjugales ont accru.
Des solutions collaboratives
Le président de la République en marche semble marcher au ralenti. Après avoir mis en place des numéros d’urgence, placé des sommes faramineuses, la grande cause du quinquennat semble depuis être délaissée. Et l’instance consultative indépendante française qui lutte depuis 2013 interpelle. En réponse aux problèmes soulevés, tout au long du rapport, le HCE propose plusieurs leviers d’actions à travers 10 points. Tous font écho de près ou de loin, aux trois points abordés en 2017 par Emmanuel Macron. Et chacun d’entre eux repose notamment sur une action immédiate mais durable du gouvernement. “Augmenter, instaurer, réguler, rendre obligatoire, lutter, conditionner, interdire, institutionnaliser”.
Astrid Jurmand
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