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Photo du rédacteurEsther Dabert

Le suicide assisté en cinq questions

Dernière mise à jour : 25 janv. 2023

Le suicide assisté est une pratique qui se démocratise de plus en plus au fil des années dans différents pays. Pourtant, interdite en France, cette méthode auxquelles de nombreuses personnalités publiques ont recours reste encore assez méconnue dans l’hexagone.

Récemment, la youtubeuse Olympe a annoncé son intention d’avoir recours au suicide assisté. Source : Le Journal du Dimanche


La vie je la ressens comme je la subis.” Voici les mots d’Olympe, 23 ans, qui annonce dans une vidéo destinée à ses fans qu’elle a pris rendez-vous à la fin de l’année 2023 pour avoir recours à un suicide assisté en Belgique. Comme Jean-Luc Godard il y a peu, Olympe est “épuisée”. Tous deux ont pris la décision de se tourner vers cette méthode qui continue sans cesse de diviser l’opinion. Souvent confondu avec l’euthanasie, le suicide assisté est une pratique finalement assez méconnue que Dispatch va tenter de vous résumer.


  • Qu’est ce que le suicide assisté ?


De son nom complet le “suicide médicalement assisté”, le suicide assisté est une aide apportée à une personne consciente qui demande à mettre fin à ses jours. L’acte est réalisé par la personne elle-même qui ingère volontairement les substances toxiques prescrites par un médecin ou qui déclenche sa perfusion mortelle. Son prix environne les 8000€.


  • Dans quels pays est-ce légal ?


La législation est très différente selon les pays. Parfois dépénalisé, le suicide assisté est finalement très rarement légalisé totalement. A l’heure actuelle, les seuls États à avoir franchi le pas sont le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique ainsi que les États de l’Oregon, de Washington et du Montana aux Etats-Unis.


  • Quelles sont les conditions pour y avoir recours ?


Les conditions pour y avoir recours sont également très différentes selon les pays. Chez les trois voisins Belges, Luxembourgeois et Néerlandais, la personne doit impérativement présenter des souffrances physiques ou psychiques insupportables. D’autre part, les espoirs de guérison doivent être nuls et il est primordial que la personne soit consciente qu’il existe d’autres possibilités comme des soins palliatifs.


Aux Etats-Unis, seules les personnes en phase terminale peuvent y avoir accès si elles formulent deux demandes orales et une écrite. Deux médecins doivent vérifier les diagnostics et pronostics de cet état de santé et s’assurer que le patient ne soit pas sujet à des troubles d’ordre mental. D’autre part, comme pour la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, les médecins doivent lui rappeler l’existence de soins palliatifs.


De son côté, la Suisse l’autorise seulement s’il est réalisé pour des motifs dits “non-égoïstes”.


  • Et en France ?


Le suicide assisté est totalement interdit en France. Seule législation qui s’en rapproche, la possibilité d’arrêter volontairement des soins en raison du principe d’anti acharnement thérapeutique. Mais ce principe ne reste utilisable que dans le cas d’une maladie grave voire incurable.


  • Quelles différences avec l’euthanasie ?


Il y a des différences énormes dans le fond comme dans la forme entre l’euthanasie et le suicide assisté puisque le médecin ne se rend pas toujours responsable de la mort de la personne. Dans le cas du suicide assité, il n’injecte pas le produit lui-même, il le donne simplement au patient qui décide si oui, ou non, il souhaite l’ingérer. De son côté, l’euthanasie est réalisée par le médecin pour mettre fin à la vie de la personne. C’est lui qui administre le produit létal au patient. Mais justement, cette question pose problème à de nombreux professionnels de santé comme le docteur Dominique Grouille: "l'euthanasie pose un problème éthique et déontologique aux médecins. Le développement des soins palliatifs et de la formation des médecins à la fin de vie sont nécessaires."


Esther Dabert



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